Il parait d'abord étrange que le mot urbanité ait eu tant de peine à s'établir dans notre langue ; car quoique d'excellents écrivains s'en soient servi, et que le dictionnaire de l'académie française l'autorise, on ne peut pas dire qu'il soit fort en usage, même aujourd'hui. En examinant qu'elle en pourrait être la raison, il est vraisemblable que les François qui examinent rarement les choses à fond, n'ont pas jugé ce mot fort nécessaire ; ils ont cru que leurs termes politesse et galanterie renfermaient tout ce que l'on entend par urbanité ; en quoi ils se sont fort trompés, le terme d'urbanité désignant non-seulement beaucoup plus, mais quelquefois toute autre chose. D'ailleurs urbanitas chez les Romains était un mot propre, qui signifiait, comme nous l'avons dit, cette politesse d'esprit, de langage et de manières, attachée spécialement à la ville de Rome ; et parmi nous, la politesse n'est le privilège d'aucune ville en particulier, pas même de la capitale, mais uniquement de la cour. Enfin l'idée que le mot urbanité présente à l'esprit, n'étant pas bien nette, c'est une raison de son peu d'usage.
S. m. (Jurisprudence) est lorsque l'on détourne quelques effets d'une communauté ou d'une succession. On joint ordinairement les termes de recelé et divertissement comme synonymes, quoiqu'ils aient chacun leur objet différent. Divertissement est l'enlevement des effets que l'on détourne ; recelé est la précaution que l'on a de les cacher. Cependant comme dans l'usage on fait précéder le terme de recelé, et que ces termes sont réputés synonymes, nous expliquerons ce qui concerne cette matière au mot RECELE. Voyez aussi ci-devant DIVERTIR. (A) Lire la suite...